L’important rendez-vous des « Universiades » (une sorte de Jeux olympiques des universitaires), a souvent mis en lumière des champions en devenir et, pour la France, de futurs titulaires de l’équipe nationale. Le rendez-vous de cette année, à Bangkok, en Thaïlande, suivait aussi des championnats du monde universitaires (déc. 2006) particulièrement réussis pour la France, qui avait terminé première nation. Le bilan est, cette fois, un peu moins éblouissant. Quatre médailles individuelles avec une équipe composée de nombreux champions de France chez les garçons (Cadoux-Duc en –60 kg, Amoros en –66 kg, Jeannin en –81 kg, Fabre en -100 kg) et, d’une façon générale, des membres attitrés de l’équipe de France « bis » ou « ter ».
Seule Emmanuelle Payet, en –63 kg, apporte l’or et réussit, de ce fait, le doublé avec les championnats du monde universitaires qu’elle avait également emportés. Elle bat une Lithuanienne et une Turkmène, puis, dans deux combats serrés, la Russe Labazina, championne d’Europe juniors 2006, et l’Autrichienne Drexler, avant de dominer, en finale, la Chinoise Wang Chin-Fang, vice championne du monde juniors 2002. Les Françaises ramènent deux autres médailles avec Lucie Louette (-78 kg, 3e) et Sédrine Portet (Open, 3e). Lucie gagne deux combats difficiles sur la Chinoise Liu Meilu et la Kazakhe Abikeyeva, 7e des championnats du monde 2005 (en –70 kg) et 3e des Jeux d’Asie 2006. Elle perd sur la Japonaise Anai, future médaillée d’or et gagne ensuite la place de 3e contre l’Espagnole Tort par ippon sur uchi-mata. Sédrine domine la Polonaise Makula, puis, après une courte défaite face à la Coréenne Lee Jung-Eun, la Russe Kanteeva avec waza-ari sur o-uchi-gari et la Kazakhe Abdrassulova pour la troisième place. En –48 kg, la solide Laëtitia Payet est victime en toute fin de prolongation du ko-soto-gari de l’excellente Fukumi, championne du Japon devant Tamura elle-même, et future vainqueur. Les deux jeunes filles s’étaient déjà rencontrées en finale du tournoi d’Allemagne, mais c’était la Française qui l’avait emporté. Même scénario en –70 kg ou Magali Leguay pousse la championne du Japon Kunihara, elle aussi future médaille d’or, au bout de la prolongation avant de concéder un petit koka. Malheureusement, si Laëtitia Payet gagnait encore deux combats en repêchages, elle s’inclinait de façon inattendue pour la place de troisième devant l’Allemande Pesch, et Magali Leguay, après une belle victoire sur la Tchèque Pokorna, victorieuse de deux tournois en 2006, se faisait surprendre par l’Italienne Barberi, futur 3e, une combattante qui arrive à maturité et fait sa meilleure saison. La toute jeune Emilie Andeol (+78 kg) ne démérite pas avec une très belle victoire sur la Polonaise Gornicka, championne du monde universitaires et Sarah Loko (-57 kg) fait un beau début de parcours avec deux victoires par ippon sur la Cubaine Mestre et la Coréenne Kim Mee-Hwa, avant de céder en demi face à l’Espagnole Aguirre et en place de trois devant la Coréenne du Nord Choe. En –52 kg, Delphine Delsalle ne réussit pas à retrouver ses marques et s’incline devant la Polonaise Machalek et l’Arménienne Hakobyan, étonnante troisième.
Revoilà Brisson !
De la belle équipe masculine française, peu d’entre eux parvenaient à se mettre en valeur. Jérémy Cadoux-Duc était victime de l’Ukrainien Korotun (qui avait déjà battu Dimitri Dragin aux championnats d’Europe), sortait victorieux d’un quart de tableau de très haut niveau avec le Japonais Hiraoka et le Russe Kishmakov, champion d’Europe, qui allait dominer le Français en repêchages. Jordan Amoros perdait rapidement devant le Chinois de Taipei Sung Hsiao-Chung, ainsi que Michaël Remilien (-73 kg) devant l’Espagnol Romero et Antoine Jeannin (-81 kg) devant le Sud-Africain Fulton, qui le surprenait sur o-uchi-gari alors qu’il était mené de deux yuko. Thierry Fabre (-100 kg) faisait beaucoup mieux et semblait même irrésistible avec trois victoires sur le Géorgien Razmadze, le Kazakh Marazykov et le Lithuanien Zilinskas, mais il était battu en demi-finale par le Camerounais Moussima Ewane qui se hissait ainsi pour la première fois en finale d’un grand événement international, où il allait être battu par le Japonais Anai. Thierry Fabre cédait ensuite la médaille de bronze au Coréen Kim Jung-Hoon. Chez les lourds, ni Frédéric Lecanu (7e), ni Jérôme Wurstner (non classé) ne faisaient mieux. Du coup, le retour de Nicolas Brisson illuminait un peu ces journées. Auteur d’une contre-performance traumatisante aux championnats d’Europe, il est parvenu à se refaire une confiance et se hisse jusqu’en finale, non sans avoir souffert. Mené de trois koka en quart par l’Algérien Benhiklef, de trois yuko en demi par le Lithuanien Bauza, il parvenait à chaque fois à renverser la tendance en marquant ippon. En finale, il cédait au golden score face à l’Ouzbek Nabiev.
Deux finales par équipes
Heureusement pour l’équipe de France, l’esprit d’équipe était payant et la France se hissait deux fois en finale avec son groupe masculin et son groupe féminin. Les filles en passant Taiwan, le Kazakhstan et la Russie, les garçons en passant l’Algérie, l’Ouzbekistan et la Russie encore. Par deux fois cependant, c’était le Japon qui l’emportait en finale, par 4-0 chez les garçons et par 3-1 chez les filles (victoire de Magali Leguay, qui gagne d’ailleurs tous ses combats en équipe).
Un Japon qui terminait grand vainqueur avec quatre médailles d’or chez les filles, trois chez les garçons, dont celle de Satoshi Ishii en Open, sans oublier les deux victoires par équipes.