S’il n’est enregistré qu’au niveau « B », ce tournoi allemand de Braunschweig a acquis une jolie réputation grâce à son positionnement « stratégique » au cœur de l’été, une période peu fournie en tournois, ce qui rend celui-là très intéressant trois ans sur quatre, en cas de championnats du monde ou de Jeux olympiques. À cette date, il est en effet la seule balise précédant de quelques semaines le grand rendez-vous mondial. Cela lui donne un caractère particulier : d’un niveau un peu « moindre » dans la plupart des catégories qu’un grand tournoi A, il est néanmoins investi par de nombreux « cadors » qui viennent, avec des états de forme mitigés en pleine préparation, s’éprouver en combat, parfois dans une catégorie supérieure à la leur, parfois avec des résultats un peu inattendus.
Un groupe masculin français avait été engagé sur ce tournoi, dont certains membres de l’équipe de France, comme Daniel Fernandes, mais en –81 kg, une catégorie d’ailleurs très fournie en représentants de l’Hexagone, enjeu à la clé, avec Anthony Fritsch, mais aussi Alain Schmitt et Anthony Rodriguez, les plus probables candidats à la titularisation dans cette catégorie. Daniel Fernandes était arrêté par le troisième Georgien de la catégorie et Alain Schmitt par Guiseppe Maddaloni, qui ne le repêchait pas. C’est Anthony Rodriguez qui faisait la meilleure journée, battant Anthony Fristch en finale de repêchages et finissant finalement cinquième. Pas de quoi tout de même donner de fermes certitudes aux sélectionneurs.
Pas de Français en –60 kg pour cause d’entorse du côté de Dimitri Dragin et c’est le retour après quelques contre-performances de l’Autrichien Paischer dans cette catégorie. Ils sont deux en revanche en –66 kg et c’est Sébastien Berthelot, cinquième des championnats de France, qui finit septième devant Ahmed Ould Said (prétendant « possible » pour les championnats du monde en cas de non sélection de Benjamin Darbelet), non classé – les deux combattants se hissant aux quarts de finale mais Berthelot passant un tour en repêchages. Avec deux défaites sur des « anonymes », l’Ukrainien Soroka et l’Anglais Dunkley, Ould Said, légèrement blessé, ne marque pas de points. Gilles Bonhomme échoue d’entrée devant l’inconnu Autrichien Scharinger en –73 kg et c’est le jeune Kazakh Rinat Ibragimov, déjà vainqueur du tournoi A d’Allemagne, qui l’emporte. En –90 kg, Hervé Fichot s’incline d’entrée, ainsi que le sélectionné mondial Matthieu Dafreville, par ippon devant le grand champion néerlandais Mark Huizinga, futur vainqueur. Le Russe inconnu Khaybulaev l’arrête après deux victoires en repêchages… tandis que le Franco-Marocain El Assri, encore présent le vendredi à l’INJ au dojo d’été pour se préparer, réussissait une très jolie cinquième place avec une victoire sur le Biélorusse Kazusionak et le formidable vainqueur du tournoi de Paris, le Russe Taov ! En –100 kg, Cyrille Maret cédait le pas au deuxième tour devant le Géorgien Zhorzholiani et, malgré la présence du champion d’Europe Daniel Hadfi, du Russe Gasymov, du Géorgien Tsirekidze, de l’Ukrainien Bubon ou de l’Israélien Zeevi, c’est le Néerlandais Henke Grol, médaillé mondial juniors 2004, qui décrochait la timbale. Même chambardement en +100 kg où Sébastien Bonvoisin était largement dominé d’entrée par le Géorgien Gujejuani, le vice champion d’Europe derrière Teddy Riner. Mais ce dernier était battu par le Hongrois Bor, qui surpassait aussi le Russe Tmenov. Le Biélorusse Rybak battu, le Russe Mikhaylin battu… c’est l’Estonien Padar qui emportait sa première médaille en tournoi.
Et les filles ?
Pas de sélection française féminine… mais la présence des filles du club de Champigny, ce qui était bien équivalent. Si Amel Bensemain ne faisait rien en 48 kg, arrêtée par la Russe Bogdanova et l’Allemande Kriesten, et si Eva Bisseni était battue d’entrée par la Russe Ivaschenko, dans une catégorie des lourdes consacrant le retour de l’Allemande Koeppen (championne d’Europe 2001 et 2002), Gabrielle Deflorenne terminait cinquième en –57 kg, battue par les Allemandes Boenisch et Hein, et Marie Pasquet se hissait en finale en –70 kg, uniquement dominée par la médaillée mondiale et olympique Anett Boehm, l’une des quatre médailles d’or des Allemandes.